J'avais passé la nuit à regarder des films légers. Des comédies romantiques américaines, pleines de filles superficielles qui découvrent que la vie vaut mieux que cela, qui rencontrent le grand amour et finissent heureuses. On en a toutes rêvé un jour, et à regarder ma vie de loin, je ressemblais à ces filles-là. L'ancienne Caroline, la nouvelle Caroline, ma redécouverte de Tyler.. Je ne semblais pas mal lotie, de loin. Sans compter toute l'histoire de vampires, j'aurais pu être une héroïne de comédie romantique. Je riais devant leur idiotie, mais rien ne changeait : elle me manquait toujours. J'avais passé dix-huit ans à ses côtés, et aujourd'hui, elle était loin, envolée. Je ne pouvais me faire à l'idée que je ne la reverrais jamais. C'était totalement impossible. J'attaquais chaque matin comme si elle allait revenir un jour, et puis la réalité me revenait en pleine face : nous n'avions pas su la sauver. J'aurais du en être capable, mais je n'avais pas trouvé la solution à temps. Aujourd'hui, j'avais l'impression d'avoir perdu une soeur, et j'avais l'impression que mon monde s'écroulait dés que j'étais seule. Je n'arrivais pas à passer plusieurs heures seule. Il fallait que je bouge, que j'aille voir mes amis, que j'aille au cinéma. Car à chaque fois que le silence se faisait, à chaque fois que l'obscurité tombait, les images défilaient derrière mes paupières, et j'entendais sa voix. J'éteignis ma télévision en soupirant. Rien ne serait jamais facile, il faut croire. Je décidai de filer quelque part où je ne serais sûrement pas seule, et où je pourrais ruminer avec quelqu'un d'autre. L'endroit était tout trouvé : le manoir des Salvatore, la maison la plus grande que je connaisse. Il y avait toujours quelque chose à y faire, et il y avait toujours Damon pour discuter. J'avais appris à apprécier son cynisme depuis quelques temps. Sûrement parce que mon humour avait changé, et qu'entre pertes et chagrin, j'arrivais enfin à le comprendre. Il était sans aucun doute à la maison ce matin, comme tous les jours en ce moment. Parler de retrouver Stefan éveillerait mon espoir et me remettrait de bonne humeur.

Après une bonne douche, j'attrapai mon sac et mes clés de voiture, et pris le volant, roulant doucement jusqu'à la grande bâtisse que je connaissais désormais par coeur. J'y passais le plus clair de mon temps quand je n'étais pas avec Tyler. Une fois arrivée devant, je me garai, et eus un moment d'hésitation, avant de sortir. Les souvenirs rôdaient encore, et je voyais encore la silhouette d'Elena marcher dans l'allée. Je finis par descendre, inspirant un grand coup. En un rien de temps, j'avais passé la porte, posé mon sac sur un grand fauteuil, et m'étais servie un verre de sang. Buvant une gorgée, j'explorais des yeux le grand salon et les entrées, remarquant qu'il n'y avait pas une seule trace de vie. Mais la porte était ouverte, il y avait forcément quelqu'un au manoir. "Damon ?" m'essayai-je, le visage levé vers le balcon qui surplombait le salon. Un verre vide traînait sur la table devant la cheminée. La situation était décidément bizarre. Puis j'entendis des pas, des talons claquant sur le sol. Mon coeur fit un bond. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir peur, bien qu'il s'agisse sûrement d'une énième conquête de Damon. Lorsque je me retournai, j'eus l'impression que mon coeur explosait dans ma poitrine. Deux yeux noirs me scrutaient, deux yeux noirs que je connaissais plus que bien. J'eus un mouvement de recul, Elena avançant vers moi. Enfin, Katherine, plutôt. Elena n'était plus là, mais son doopleganger, oui. J'avais totalement oublié son existence le temps de quelques semaines. J'avalai ma salive avec difficulté. "Qu'est-ce que tu fais là, Katherine ?"

Je vis un sourire apparaître sur son visage. Je pouvais sans aucun problème distinguer Katherine d'Elena, aujourd'hui. Elle avait cette expression cruelle, effrayante, qui n'appartenait qu'à elle. Pendant un moment, j'eus cependant l'impression qu'elle n'était pas si différente d'Elena. Mais il y avait cette lueur dans son regard qui changeait tout. La lueur des années, des vies brisées, des horreurs et des trahisons. Je n'avais jamais fait confiance à Katherine. Après tout, c'était elle qui avait fait de moi ce monstre sanguinaire dont parlent les livres. Lorsqu'elle m'avait étouffée, je pense qu'elle avait vu un destin de vampire à son image pour moi. Malheureusement pour elle, j'étais tout ce qu'elle n'était pas. J'avais appris à me contrôler, avec l'aide de Stefan, et bien que ce dernier soit retombé, je ne l'étais pas. J'étais devenue bien plus forte, bien plus résistante que tous les vampires que je connaissais. Il arrivait encore aujourd'hui à Damon de tuer quelqu'un, et je ne parlais pas de Stefan et Klaus. La seule vampire que je connaissais qui me ressemblait un tant soit peu était Molly. Les autres avaient toujours leurs heures monstrueuses. La brune était bien plus vieille que moi, soit trente fois plus forte. Je savais que je ne devais pas faire l'idiote, mais elle ne me faisait plus aussi peur qu'auparavant. Je n'avais plus peur de la défier. « Charmant accueil ! Je pensais que tu serais heureuse de me revoir... Alors tu n'es pas morte ? Je pensais que tu aurais fini par te faire tuer, tu es tellement... enfin passons ! » Me décrispant, je levai les yeux au ciel. Elle n'avait définitivement pas changé, notre bonne vieille Katherine. Toujours aussi adorable. En même temps, il n'y avait pas de raison qu'elle change. Elle avait toujours été comme ça, et il était totalement impossible qu'elle devienne aussi douce que moi du jour au lendemain. Une chose était sûre : elle ne passerait jamais du "bon côté de la force". Cette fille avait le diable dans les veines, et bien qu'elle trompe la majorité de son entourage, elle ne pouvait pas tricher avec moi, je la connaissais bien, à travers ce qu'en m'avaient dit Stefan et Damon. Elle me frôla pour attraper finalement la bouteille de whiskey laissée sur la table derrière le canapé. Damon ne serait vraiment pas heureux qu'elle ai touché à sa réserve. Soudain, quelque chose me frappa : qui l'avait laissé entrer ? Damon n'était pas là, et même si Katherine lui faisait toujours de l'effet, je doutais qu'il l'ai laissée pénétrer dans son entre en toute amitié. La jolie jeune femme prenait ses aises, et il me vint soudain en tête qu'il ne savait peut-être pas encore qu'elle était là. Il allait être complètement fou de voir le sosie d'Elena de retour à Mystic Falls. "Eh bien non, figures-toi, je ne suis pas morte. Peut-être que tu me sous-estime, en fait. Mais bon, je doute que tu sois ici pour vérifier ça, alors je reformule la question : que nous vaut ta charmante visite ?" Je lui fis un grand sourire hypocrite tandis que je me servai moi aussi un verre. Autant ne pas la laisser seule dans le manoir, il ne fallait surtout pas qu'elle fasse de dégâts. Je devais rester jusqu'à ce que Damon débarque, absolument, même si un tête à tête avec cette chère Pierce ne m'enchantait pas spécialement. Nous trouverions bien de quoi parler, sans aucun doute, il y avait tellement de choses à évoquer. Elle devait bien être au courant de tout ce qui se passait ici. Du moins, ça me paraissait évident. Elle n'avait pas pu passer à côté de tout ce qui était arrivé en quelques mois.. Je finis par m'affaler dans le canapé, mon verre toujours à la main. Je pris le temps de mieux observer celle qui avait transformé ma vie. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un vampire, elle semblait presque fatiguée, comme si quelque chose lu avait fait prendre quelques années en à peine quelque mois. Peut-être que quelque chose clochait, et qu'elle était venue voir Damon pour lui en parler. Oui mais voilà, depuis quelques mois, Damon et moi formions un vrai duo. Des acolytes vampires. Si elle avait quelque chose à lui dire, je devais le savoir aussi.

Elle mit du temps à me répondre. Comme si elle s'évertuait à prendre son temps, à me faire languir. Mais ce n'était pas surprenant de sa part. D'ailleurs, je ne m'attendais pas à avoir une réponse claire de si tôt. Katherine était Katherine. Il fallait être quelqu'un de vraiment important pour elle pour lui arracher des réponses sérieuses. Mais j'avais tout mon temps, alors je pouvais me permettre de m'asseoir et de la cuisiner le plus possible. Je lui poserais des questions jusqu'à qu'elle soit au bord de craquer, promis. Me regardant dans les yeux, elle avança : « Je suis certaine que tu es heureuse de me voir ! » j'eus un petit rire. "Si par heureuse tu veux dire prise d'une soudaine envie de t'étrangler, alors oui, je dois être terriblement heureuse." Elle se releva, et commença a arpenter la pièce comme si elle ne la connaissait pas déjà. Scrutant les objets, les meubles, les photos. Je la vis s'arrêter devant le visage souriant d'Elena, sur une photo prise l'année dernière. Elle datait de la fête des fondateurs. Mon cœur se pinça. « Tu te rappelles de ce charmant Stefan ? Nous sommes de retour à Mystic Falls, Klaus, Stefan et moi ! » me dit-elle, le regard toujours fixé sur la photo. Je ne savais pas que Katherine était partie avec Stefan et Klaus. J'avais été persuadée qu'elle s'était cachée de tout pendant un bon bout de temps, alors j'accueillis cette nouvelle avec des yeux surprise, puis je balayai cette expression pour de la résignation. "Bizarrement, je ne suis pas surprise que tu aies été les rejoindre. Tu aimes tellement Klaus que c'était inévitable. Après tout, ce n'est pas lui qui a tout engendré pour toi, n'est-ce pas ?" dis-je ironiquement. "J'espère que tu as apprécié la balade, welcome home." Je m'étirai doucement, pleine d'aisance. Comme si celle qui m'avait transformée n'arpentait pas la salle dans laquelle j'étais pendant que j'étais en positions de faiblesse, allongée sur le canapé. Mais elle ne me ferait rien. Si elle venait, c'était pour quelque chose, et si elle ne m'avais pas déjà tuée, c'est parce que je pouvais au moins un minimum l'aider à l'obtenir. « Dois-je être désolée et te présenter mes condoléances pour Elena ? » dit-elle, d'un air presque enjoué. Décidément, elle essayait de me pousser dans mes retranchements. Mais j'étais bien plus forte que ça. Elle ne m'avais pas vu "grandir" en tant que vampire, elle ne s'était pas rendue compte combien j'étais puissante moi aussi. "Non, merci, ça va. Mieux vaut le silence que des paroles non sincères. En réalité, je suppose que tu es heureuse de ne plus avoir ton sosie sur la planète. Tu te sens de nouveau unique, et ça doit être cool." Elle semblait surprise par mes propos. Comme si elle n'imaginait pas que je puisse faire de l'humour, moi aussi. Damon m'avait sûrement donné un peu de son humour noir. C'était la conséquence de traîner avec lui presque tous les jours. Je la vis reprendre une expression plus sincère -du moins, c'est ce qu'elle essayait de montrer-, et les paroles qui suivirent furent les plus hallucinantes que je n'ai jamais entendu de sa bouche : « Quand vous pensiez que Klaus allait être très puissant en hybride, vous aviez raison, sauf que vous ne pouvez pas imaginer la puissance qu'il a, il est vraiment intouchable... et si vous tenez encore à Stefan, alors sauvez-le ! Quand Stefan a l'ordre de tuer quelqu'un, il est méconnaissable, il est pire que Damon, pire que moi ! Certes j'aime tuer, mais les méthodes de Stefan sont... il n'y a pas de mot pour les qualifier, c'est horrible ! » . Un jeu de regard s'installa. Dans le sien, je pouvais lire l'illustration de ce qu'elle disait, une once d'horreur, de chagrin et même de peur. J'étais, au contraire, partagée entre l'incrédulité et l'envie de rire. Mes yeux étaient exorbités, et je sentais un rictus naître à l'entrée de ma gorge. "Okay, Katherine. Je peux comprendre qu'Elena te manque, mais de là à l'imiter, je crois que ce n'est pas nécessaire. Mais j'apprécie l'essai, c'était brillant." Je finis mon verre par un petit rire, tandis que je sentais son regard planté sur mon visage.

Elle éluda mes paroles par un silence empli d'ironie. Son petit tour de la pièce se prolongeait. Elle n'était pas venue depuis un moment. Pour être tout à fait sincère, je croyais même qu'elle ne reviendrait jamais. Maintenant qu'Elena était morte, elle n'avait plus rien à faire chez nous. Plus personne à détruire. Quoique, il lui restait le coeur de Damon. Mais je doute qu'elle puisse le détruire davantage. Il se traînait depuis la mort d'Elena. J'avais bien vite compris qu'elle avait été bien plus importante pour lui que ce que nous pensions. Il avait aimé Elena, quand bien même elle était l'amour de son frère, et il semblait anéanti en conséquence. Mais il n'avait pas perdu son sarcasme, ce qui me rassurait sur son état. Katherine était là, et sa démarche féline emplissait la pièce et lui donnait une atmosphère qui ne m'était pas familière. Mais la maison était assez chaleureuse pour supporter le côté glacial de la brune. « C'est vrai je suis assez heureuse qu'elle soit morte, dommage je n'ai pas pu être à l'enterrement et verser une petite larme. Au moins vous n'avez plus à surveiller les moindres de ses faits et gestes, les idées idiotes qu'elle avait pour sauver ses proches ! Vraiment pathétique... » Elle savait soulever les points qui lui plaisaient, décidément. Si elle avait été à l'enterrement, elle se serait fait détruire par Jeremy sans aucun doute. S'il y a bien une personne que nous n'avions pas envie de voir ce jour-là, c'était bien elle. Elle aurait été comme le fantôme de ma meilleure amie, et ça aurait rendu les choses d'autant plus difficiles. Et puis après tout.. Elle avait une bonne part de responsabilité dans la mort d'Elena. Elle avait raison, nous passions beaucoup de temps à la surveiller, à la protéger, mais je ne l'avais jamais regretté. Elle avait toujours tenté de nous sauver, de nous protéger, quand bien même elle avait été l'humaine de la situation. Elle avait été la première à m'accepter en tant que vampire, la première à comprendre que j'étais toujours la même Caroline, que rien n'avait tellement changé. Elle avait été ma meilleure amie pendant des années, je ne pouvais accepter l'idée qu'elle meure. Et pourtant. "Tu dois avoir raison", lui dis-je pour couper court à la conversation, avec un large sourire hypocrite. Elle ne s'attendait pas à une telle réponse, mais avec une suprise comme celle-ci, elle me lâcherait sur ce sujet, sans aucun doute. Surtout qu'elle avait d'autres chats à fouetter, apparemment. Son speech sur Stefan me paraissait invraisemblable. Mais je ne savais pas vraiment comment le prendre. Après ma réplique, j'eus un moment de réflexion. Elle devait tout de même avoir raison pour Klaus, car un être hybride était définitivement plus que dangereux. Mais je ne pouvais la croire quand il s'agissait de Stefan. Il avait toujours tout fait pour moi, pour m'aider à passer dans le camp des "bons vampires". Je n'imaginais pas une seconde qu'il puisse être capable de telles horreurs. Mais un flash-back me secoua quelques secondes : il y avait à peine quelques jours, Damon et moi avions discuté de Stefan, du Stefan qu'il était au tout début. Apparemment, il était bien pire que Damon, et presque autant que Katherine. Je compris qu'il ne fallait pas que je juge trop vite comme un mensonge ce qu'elle me disait, et constatant son regard sincère et torturé, je me dis que je la sous-estimais peut-être côté franchise. Elle arriva plus vite que la lumière, et me saisis le cou avec violence, me forçant à la regarder dans les yeux. « Écoute moi bien espèce de Barbie, ta chère petite Elena est peut-être morte, mais si tu ne veux pas perdre un ami de plus alors un conseil écoute moi et arrêter tes blagues, Stefan peut se faire tuer n'importe quand, il est en danger, tu comprends dans ta tête de blonde ou je dois te le dire dans une autre langue ? » Alors je compris. Elle ne mentait pas. Katherine aimait Stefan, Elena m'en avait souvent parlé, et elle aurait été capable de n'importe quoi pour lui. Mais trahir Klaus ? Venir parler à Damon pour sauver son Stefan ? Tout cela me paraissait invraisemblable. Katherine avait toujours préféré passer dans le côté qui garantirait sa vie, or, elle faisait ici le contraire, et c'était une première. Puis elle ajouta, d'un voix sèche : « Est-ce que je dois te faire une liste des victimes de Stefan ? Des gens qu'il a apprécié torturer, leur arrachant le cœur, la tête... » Des images me vinrent en tête, et un dégoût profond me remplit la poitrine "Ok, c'est bon, j'ai capté, tu peux me lâcher maintenant ?" lui dis-je avec un sourire gentil, en poussant violemment son bras. Elle n'opposa pas de résistance. Alors je ne me privai pas pour lui poser les question qui me trottaient dans la tête. "Très bien. Admettons que ce que tu dis est vrai. Pourquoi viendrais-tu nous en parler ? N'as-tu pas toujours voulu retrouver ton vieux Stefan ? Tu as toujours traîté Damon comme un objet, pourquoi penses-tu qu'il va vouloir t'aider ? Et puis.. qui te dit que Stefan ne joue pas un jeu ?"

Elle s'assit sur le fauteil qui me faisait face, semblant déterminée à m'expliquer tout ce qui se passait. Je trouvais ça surprenant de sa part. Après tout, elle me voyait toujours comme une vampire faible, blonde, sans intérêt. Le fait qu'elle me parle de la situation me fit comprendre qu'elle avait définitivement besoin du plus de monde possible, et donc que la situation était réellement urgente. « Pour répondre à tes merveilleuses questions, Stefan ne joue pas un jeu, ensuite Damon m'aidera, Stefan est son frère, alors s'il ne l'aide pas ça voudra dire qu'il n'aime pas son frère... J'ai toujours voulu retrouver Stefan, mais le Stefan que j'ai connu, par le vampire éventreur. Et je viens vous en parler, car vous aimez Stefan non ? Alors vous êtes les mieux qualifier pour m'aider. Si vous ne m'aidez pas, vous allez avoir la mort du pauvre Stefan sur la conscience, dommage ! ». Je la regardai, hésitante. Tout ce qu'elle me disait se tenait, quand bien même ça me dérangeait d'avouer qu'elle avait peut-être raison. A bien y réfléchir, elle aimait trop Stefan pour le laisser se foutre en l'air, malgré qu'elle-même soit un affreux vampire sanguinaire. Cela me rassura sur son cas. Après tout, Katherine n'était peut-être pas totalement mauvaise. Peut-être était-elle, au fond, bien différente que ce que je l'avais imaginé. Peut-être y avait-il encore du bon en elle. Damon l'aiderait sans aucun doute. Il se faisait toujours mener à la baguette par le petit bout de femme caractérielle qu'était Katherine. Son envie de ramener son frère auprès de lui était plus fort que tout, et il la suivrait sans aucune hésitation. S'il partait avec elle, alors je les suivrais, car il était hors de question que je laisse le Damon instable randonner avec la bitch vampire. Nous aimions tous Stefan, en effet, et j'aurais tout fait pour le sauver aussi. J'estimais lui être particulièrement redevable. Il m'avait sauvé la vie, au lendemain de ma transformation, et m'avait tout appris. C'était grâce à lui que j'avais appris à m'accepter, et je l'avais toujours considéré comme mon mentor. J'avais toujours besoin de lui, mais aujourd'hui, c'était lui qui avait le plus besoin de moi. Depuis quelques temps, Damon et moi tentions d'organiser un plan pertinent pour retrouver son frère, mais nous n'avions pas réellement de possibilités, et Katherine était peut-être notre solution, même si ça me paraissait invraisemblable. Je continuai à la regarder, les pensées fusant de toutes parts dans ma petite tête blonde. « Pour sauver Stefan, Elena aurait accepté mon aide, alors vous devriez le faire aussi, si vous voulez retrouver Stefan, je suis votre seule chance ! Et si jamais Klaus apprend quelque chose de notre petite discussion, je n'hésiterai pas toi ou même Damon à vous martyriser avant de vous arracher le cœur. » Mon cœur résonna dans ma poitrine à l'entente du nom de ma meilleure amie. Katherine avait raison, Elena aurait sans aucun doute accepté son aide, et j'étais persuadée que de là où elle était, elle me soufflait de faire confiance à son doopleganger. Une chose était sûre : la brune avait de très, très bons arguments. J'avais peur de la croire, mais il fallait se rendre à l'évidence : je pouvais lire la sincérité dans ses yeux, chose que je n'avais jamais fait. Peut-être étais-ce un piège. Mais je n'osais pas la croire capable de tuer Damon. "Ne t'inquiètes pas, je ne prendrais pas le risque d'aller chatouiller Klaus, il me tuerait en guise de crime breakfast. Ou alors il ferait de moi l'un de ces hybrides dégoûtants. En tous cas, j'entends bien ce que tu me dis, et tout semble tenir la route. Mais pourquoi devrais-je te faire confiance ? N'est-ce pas toi qui m'a transformée en vampire ? N'est-ce pas toi qui nous a trahis à maintes reprises. Donne moi une raison de te croire." Damon ne devrait plus tarder.