Lullaby & Stefan

« Tu as quartier libre aujourd'hui Stefan. Ne fais surtout pas ce que je ne ferais pas et régales toi. » Je me souvenais que trop bien des paroles de Klaus. Il y a quelques heures il m'avait donné cet ordre à peine voilé de tuer, semer la discorde et de me nourrir si j'en avais envie. La routine me direz-vous ? Ça l'était. Une routine qui m'enchantait au plus haut point et m'avait poussé à quitter la planque pour me balader en ville. Me baladant de toit en toit pour éviter d'attirer l'attention et surtout pour garder un oeil sur ceux que je ne voulais absolument pas revoir. Je savais que je ne risquais pas d'être repéré, le pull à capuche que j'avais mis me cachait parfaitement et même si certaines personnes avaient aperçu un homme sauter de toit en toit avec facilité, en aucun cas je ne pourrais en être inquiété. La discrétion était de mise et c'est la curiosité qui me poussa à m'arrêter dans une des rues habitées de Mystic Falls. Ou plutôt la femme qui sortit à ce moment là et l'odeur de sang que j'avais perçu en passant non loin d'une fenêtre ouverte un peu. Un massacre. Parfait.

Lullaby. Une femme d'une de mes anciennes vies. Ou plutôt une vampire qui visiblement avait des mœurs communes aux miennes. Je voyais les regards que tout le monde lui jetait dans la rue, je connaissais ces regards : lé méfiance, curiosité et peut-être même de l'inquiétude. Comme s'ils savaient qu'elle était dangereuse ou tout du moins qu'il y avait un problème chez cette jeune femme. Vu l'état du tee-shirt que j'avais vu alors qu'elle sortait, je ne pouvais que confirmer et m'en amuser. Et je continuais de suivre cette charmante vampire, jusqu'à la voir se diriger jusqu'à non loin de la forêt, s'arrêtant sur un banc de pierre, je finis par descendre de mon perchoir. Remettant mon tee-shirt par pur réflexe alors que je me laissais tomber dans le vide, me rattrapant très facilement sans encombres, ni rien. Allant à sa rencontre, un sourire suffisant et amusé, je la regardais de haut en bas. « Une aussi jolie vampire que toi ne devrait certainement pas faire d'aussi grosses erreurs. Surtout dans une ville où certain des agents de police connaissent l'existence de notre espèce. Content de te revoir Lullaby. » J'avais parlé d'une voix de velours, la mettant en garde et surtout jaugeant ses réactions.

Lullaby & Stefan

Une réaction des plus intéressantes. Elle était dorénavant levé et face à moi, m'écoutant attentivement lui faire mes remarques. L'aurais-je bien pris à sa place ? Certainement pas. Et le test commençait maintenant. « Stefan … » J'acquiesçais de la tête. Bien moi, le seul l'unique et le détesté ou aimé Stefan. Ça dépendait des personnes et cela ne m'intéressait pas vraiment de savoir dans quel case on me mettait. Savoir qu'elle ne m'avait pas oublié devrait peut-être me faire plaisir ? Mais la vérité, c'est que je ne doutais pas qu'elle se souvienne de moi. Non que je sois inoubliable, mais presque ? Non, cela ne faisait pas si longtemps que nous nous étions vus. Par ci par là mais je m'amusais du fait qu'elle ait oublié certaines choses. « Tu crois que la police me fait sérieusement peur ? J’ai déjà été accusée pour en être un, ça a toujours échouée, je ne suis plus qu’une humaine parmi les autres à présent … Par contre, celui qui me fait peur ici, c’est bien toi. Klaus t’envoies parce qu’il n’est pas capable d’utiliser son cerveau pour me retrouver ? » Je m'amusais de cette franchise et de cette idée grotesque. Elle se croyait si exceptionnel que ça ? Elle était certes très belle, plus humaine, mais croire que Klaus m'aurait envoyé moi la tuer... C'était risible. Et je pris la peine de le lui montrer, en réponse à son rire mesquin. C'est qu'en plus elle y croyait ? « Je suis toujours derrière lui, mais il l’a pas compris, il m’aura pas. » Si elle l'espérait. D'un côté je l'espérais aussi et il était probable que je ne parle pas de cette rencontre fortuite au boss. A Katherine ? Surement pas non plus. Je la regardais toujours, l'observant se rapprocher de plus en plus de moi, son regard mystérieux sur son visage. « Dis, tu m’as suivi nan ? C’est pas bien de jouer avec moi … » Je comprenais son petit jeu, me tournant autour avec ce même regard qui avait surement fait flancher bon nombres de mecs. J'observais tout. Je la voyais jeter des coups d'œils par ci par là, elle n'était pas aussi sure d'elle visiblement. Pourquoi ? Parce que j'étais là ? Croyait-elle que je pourrais la trahir et la livrer à Klaus ? En serais-je capable ? Si je ne l'avais pas apprécié par le passé, certes je l'aurais fait, mais la jeter en pature à Klaus n'était pas dans mes projets. Si bien que me rapprochant d'elle, je la fis reculer de tel sorte qu'elle se retrouve de nouveau sur le banc et posant mes mains sur ses épaules, je rapprochais mes lèvres de son oreille. « Ici ce n'est pas le moment de chercher les ennuis ou d'attirer l'attention. Je ne doute pas que tu n'es pas n'importe qui, je te connais depuis longtemps. Je suis surpris par tes moeurs, mais à part ça, ne crois en aucun cas que Klaus se déplacera pour te voir avec toutes les choses qu'il à à faire. Et surtout ne crois pas que je suis son chien chien et que je n'ai pas l'autorisation de sortir tout seul. Parce que dans ce cas là, il est clair qu'on ne jouera pas. Tu es un bel os à ronger je l'avoue, mais ne me prend pas pour plus faible que je ne l'étais. J'ai changé. Pigé ? » Lui avais-je murmuré, mettant les choses au clair. Il n'y avait pas à chercher plus loin, j'étais peut-être le soldat de Klaus, mais il était hors de question qu'on me considère comme son clébard. Allez chercher un loup-garou à ma place si vous y tenez vraiment.

Lullaby & Stefan

Différente. Elle était sans conteste différente. La tache de sang sur son tee-shirt le prouvait bel et bien. L'odeur que j'avais senti en passant pas loin de chez elle aussi. Oui sans conteste elle avait changé de régime alimentaire. C'était amusant. Moi aussi. Elle me fixait toujours quand je décidais de remettre les pendules à l'heure. Je n'étais plus le Stefan qu'elle avait connu et je n'étais définitivement pas le chien de Klaus, j'avais mon libre-arbitre (la plupart du temps) donc je n'avais nullement l'intention de la balancer. Je ne la comprenais pas. Elle finit par se rasseoir comme lasse, ou perdue ? Puis au moment où une larme vint à glisser de ses joues, je fronçais les sourcils. J'avais loupé quelque chose ? Je l'avais pas tapé. Je n'en avais aucunement l'intention. Une partie de moi aurait voulu la réconforter et la faire sourire, mais cette partie ne gagna pas et impassible je l'observais toujours. Je pouvais par contre dire qu'elle était encore plus magnifique qu'avant. Que la dernière fois que je l'avais vu... C'était quand ? Je ne saurais le dire.

« Je … Je suis désolée … Je m’emporte. Ca va pas en ce moment, ça va pas du tout, l’autre jour je me suis prise un pieux dans le genou, un chasseur qui avait sans doute mal visé mais je me sens pas en sécurité, et je suis hors de moi … » je fronçais les sourcils. Un pieu ? S'être installé à Mystic Falls n'était pas le meilleur moyen pour un vampire d'avoir une longue vie ou plutôt une longue éternité. Et je doutais que lui dire la rassurerait. Pourtant, j'étais certain qu'elle le savait. Mais la raison de sa venue ici m'échappait totalement. Je finis donc par m'installer, lasse de tout ça et en pleine réflexion sur le banc à ses cotés. Je faisais abstraction des bruits que nous étions tout deux à entendre, j'étais pleinement conscient qu'elle grouillait de vie. De loup peut-être bien ? Il n'y avait pas de pleine lune en y repensant, donc à part ceux à deux pattes, y avait rien. Les animaux faisaient leur vie, ne se doutant pas qu'autrefois j'étais leur chasseur. Cette simple pensée me fit rigoler vivement. Brisant le silence de la nuit. «  Je suis désolé. » Je soufflais un bon coup avant de me retourner vers elle, impassible fallait que j'arrête de penser à ces idiots de Bambi ou Pan-pan. Ils n'étaient plus mon gibier dorénavant. « Comment se fait-il qu'ils t'ont repéré ? Je ne comprends pas, toi qui étais si... prudente, non ? » on passait aux choses sérieuses et importantes. Mes anciens travers arrivaient à la dernière place. Je savais parfaitement que la blessure avait du se refermer et qu'il ne devait plus rien paraître, logiquement c'était comme ça, mais ma main vint quand même se poser sur sa jambe. J'étais sérieux et un brin... inquiet ? Peut-être.